Âmes de Verre - Anthelme Hauchecorne

 

Titre original : Âmes de Verre

Édition : Midgard/Lokomodo/Asgard, SARL

Parution originale : 2013

Genre : Urban Fantasy

 "Ce livre vous attendait. Il était écrit que vous feriez sa connaissance. Car peut-être êtes-vous, à votre insu, un(e) Éveillé(e). Auquel cas, vous êtes en grand danger. Les rues de cette ville ne sont pas sûres. Pour vous, moins que pour tout autre.

Car les Streums rôdent, à l'affût d'une âme à briser. Je ne vous mentirai pas : vos options ne sont pas légions. Votre meilleure chance de survie git selon toute probabilité entre ces pages.

Qui sont les Streums, demanderez vous? Pourquoi convoitent-ils les fragments du Requiem du Dehors? Quel avantage espèrent-ils retirer de cette partition funeste?

Si vous ignorez les réponses à ces questions, vous vous trouvez alors face à un choix. Pour lequel il est de mon devoir de vous aiguiller.

Souhaitez vous rejoindre la Vigie, risquer votre vie et sans doute plus encore, dans une lutte désespérée pour déjouer les intrigues du Sidh?

...Ou bien demeurer parmi le troupeau des Dormeurs, à jamais? Pareille aventure ne se présente qu'une fois. Sachez la saisir."

Enki, enquêteur et logicien de la Vigie.

Tout d'abord je dois adresser un chaleureux MERCI aux Editions Midgar, JDR Mag, au Salon Fantastique et à l'auteur de m'avoir permi d'obtenir ce livre à un concours.

Voici la lettre qui y était jointe et que je vous retransmets, car je trouve qu'elle nous plonge déjà dans l'ambiance du livre :

"Bonjour,

Veuillez agréer nos sincères félicitations. Merci à vous d'avoir accepté cette délicate mission avec enthousiasme, témérité et peut-être un zeste de zèle suicidaire.

Excusez le ton formel de cette lettre, rédigée en toute hâte. Des visiteurs impromptus cognent à ma porte, et je crains que leurs intentions ne soient hostiles.

Vous trouverez dans cette enveloppe un exemplaire du roman Âmes de verre, votre billet pour un trajet mouvementé dans les profondeurs de l'En-Deçà. La plus grande discrétion est recommandée.

Les Éditions Midgar, JDR Mag, le Salon Fantastique et moi même vous souhaitons un agréable séjour, en espérant qu'il ne soit ni trop poisseux, ni trop périlleux. Prévoyez une tenue de rechange, tout de même, et une assurance multirisque.

Une dernière précaution, avant d'écarquiller la couverture de Pascal Quidault pour risquer un oeil (et bien plus) dans l'intimité de cette œuvre. Allez trouver vos proches. Serrez-les fort dans vos bras. Dites-leur combien vous les aimez.

Vous n'en aurez peut-être plus l'occasion.

Là, vous voilà paré(e).

Bonne descente,

Anthelme."

Voilà donc qui donne le ton! Je ne dévoilerai rien de l'intrigue dans cette chronique, car j'ai trouvé que c'était un réel plaisir d'être perdu dans l’œuvre, de tout découvrir petit à petit au fur et à mesure que nous sont livrés des extraits du Codex Métropolis, au compte-goutte.

L'auteur a un réel talent de manipulateur: il nous mène par le bout du nez, du début à la fin, autant nous lecteurs, que eux, pauvres personnages marionnettes. Nous sommes baladés par l'intrigue et ne voyons rien venir, du début à la fin : nous ne pouvez qu'assister aux évènements, et réagir, sans aucune anticipation. Son évidente maîtrise de l'Art de la nouvelle, du récit court et concis qui nous tiens en haleine jusqu'à l'ultime instant, rend cette œuvre haletante.

La valse habile des points de vue y contribue largement et rend l’œuvre délicieuse, même si les deux personnages principaux, de plus en plus aliénés, étrangers à eux-même et au monde des Dormeurs, en viennent presque à devenir étranger au lecteur. Mais qu'importe, on ne vous demande pas de les aimer, loin de là.

Pour ma part, j'ai retrouvé chez Anthelme Hauchecorne ce côté à la fois macabre et étrangement réaliste, sordide voire pervers, qui m'avait tant plu chez Stephen King. L’œuvre dégage des relents de film d'horreur, et le vocabulaire bien relevé voire très épicé assaisonne le tout avec goût.

De plus, la vulnérabilité palpable des monstres les plus horribles réussi à nous les rendre attachant dans les pires moments.

Pour finir, je ne peux que vous conseiller de suivre les conseils que l'auteur nous donne dans la lettre, et de tenter l'initiation : vous en reviendrez changés, sans aucun doute.

Pour le meilleure ou pour le pire, cela reste à voir.