Le Livre et l'Epée T1, La Voie de la Colère - Antoine Rouaud

Titre original : Le Livre et l'Epée T1 La Voie de la Colère

Édition : Bragelonne

Parution originale : 31 octobre 2013

Genre : Fantasy
Je tiens à remercier Babelio et les Éditions Braguelonne pour cette lecture en avant-première!

4ème de couverture : 

Le général Dun-Cadal fut le plus grand héros de l'Empire mais il n'est plus aujourd'hui que l'ombre de lui-même, une lamentable épave au fin fond d'une taverne. C'est là qu'une jeune historienne vient le trouver. Elle est à la recherche de l'épée de l'Empereur, dusparue dans le chaos des derniers jours de son règne, et que Dun-Cadal aurait cachée en un lieu secret.

Pour elle, le vieux guerrier va ressasser ses souvenirs de gloire et ses regrets amers, à commencer par sa rencontre avec ce garçon qui lui sauva la vie et fit sa fierté avant qu'ils ne basculent tous deux dans le drame et le tourbillon de l'Histoire.

C'est alors qu'un assassin sans visage se met à frapper au coeur de la République. Les fantômes du passé refont soudain surface, ravivant les anciennes rancoeurs et la soif de vengeance d'un homme perdu sur la voie de la colère.

Avis : 

Comme vous l'aurez sans doute compris après la lecture de cette quatrième de couverture, c'est une intrigue complexe au cœur d'enjeux politiques que nous propose Antoine Rouaud. Si l'univers se veut médiéval, usant des codes les plus connus de la fantaisie, le monde et l'Histoire qu'il dépeins n'est pas sans résonance avec les nôtres. Ainsi l'on ne peut s'empêcher par exemple de penser à Marseille lorsque l'on découvre la ville portuaire au sud de ce qui fut l'Empire, Masalia. Cette ressemblance est-elle voulue? L'auteur a-t-il volontairement compté dessus pour éviter de s'étendre dans des descriptions trop détaillées de son univers? Peut-être. Choix judicieux? Peut-être pas.

Force m'est de dire que cette chronique sera en demi-teinte : car si le dernier tiers de ma lecture a finalement su m'emporter, j'ai eu énormément de mal à plonger dans ce livre. Absorbé par le point de vue de Dun-Cadal, balotté entre son présent d’alcoolique et les brumes de son passé, toute la première partie progresse selon moi avec lenteur et confusion. Est-ce la profusion des personnages, le manque de détail, ou même la langue (qui m'a gêné et perdu par moment, notamment en ce qui concerne le fléchage, mais je ne désespère pas que cela soit corrigé d'ici la version définitive), toujours est-il qu'il se formait entre moi et l'histoire une barrière de plus en plus épaisse. Ajoutez à cela qu'on assiste pas, pendant toute la première partie, à de réel retournement de situation, pour cette bonne raison que connaissant l'avenir, on voit venir l'action des pages à l'avance, et je vous assure que j'ai eu du mal à ne pas lâcher prise. Sans compter qu'en conséquence, j'ai mis très longtemps à m'attacher aux différents personnages.

Il vous faudra donc parcourir la première moitié du livre avec effort, en retenant votre souffle, pour commencer à voir poindre votre curiosité. Dans la deuxième partie, on change un peu la donne, on se rend compte que tout n'est qu'illusion, que l'on s'est fait berner, et légèrement frustré mais finalement content, on tourne les pages. Le lecteur en a enfin pour son argent, il était temps!

Tout de fois soyons clairs : si le roman possède des qualités indéniables (un univers dans les codes de la fantasy, des personnages relativement originaux, une seconde partie plus dynamique) comme des défauts évidents (un univers si fouillé, pas assez décrit, un récit qui aurait mérité des point de vue à la première personne, un style parfois difficile à suivre et une intrigue longue à se mettre réellement en place) il faut garder à l'esprit que Le Livre et l’Épée n'est qu'un premier tome.

 C'est donc clairement un tome de mise en place et d'introduction, visant à nous familiariser avec quelques enjeux, personnages et ficelles d'un nouvel univers.

Est-ce que je suis suffisamment convaincue pour continuer l'aventure? Possible. Suffisamment intriguée en tout cas. À suivre?